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La disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker

Nous nous retrouvons aujourd'hui pour discuter du livre La disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker que j'avais relu pendant le confinement, et avant la sortie du très attendu Chambre 622 (article bientôt en ligne, quand l'éclair durera plus longtemps que ne brille le tonnerre !). 

A l'époque de sa sortie, très franchement, j'avais failli ne pas lire La disparition de Stéphanie Mailer, tellement les critiques étaient moyennes, puis je m'étais dit qu'on raconte bien que Jamie Dornan n'apparait jamais nu dans 50 nuances de Grey parce qu'il est affublé d'un micropénis, et que Nikos va enfin partir vivre à Kuala Lumpur. On déclame souvent n'importe quoi (Jamie Dornan n'a pas du tout un physique à micropénis, il n'y a qu'à regarder la taille des ses mains). Et puis, après le très grand succès de La vérité sur l'affaire Harry Quebert (voir article sur le blog), et la méga distribution organisée autour de La disparition de Stéphanie Mailer, on l'attendait au tournant le joli et bankable Joël Dicker, avec ses six millions de livres vendus dans le monde. Un peu partout, on critiquait le vocabulaire pauvre, le style explicatif, les situations trop "cliché", la reprise des ficelles déjà utilisées dans ses livres précédents... Et donc, alors, alors, alors ? Ben moi, j'ai vraiment, vraiment adoré, voici la petite chronique pour vous expliquer tout ça !


Nous sommes en 1994 à Orphéa, petite station balnéaire située dans l'état de New York. Et nous y sommes vraiment, car Joël Dicker parvient à nous plonger dans l'ambiance des Hamptons avec brio (peut-être bien qu'il se sert de ses souvenirs puisque ses cousins possédaient une maison dans le Maine). Bref, on retrouve l'atmosphère feutrée d'une petite ville des États-Unis, alors que la premier festival de théâtre est sur le point d'avoir lieu. Ce soir-là, l’événement est bouleversé par un effroyable fait divers : le maire de la ville, sa femme et leur petit garçon, ainsi qu'une joggeuse, sont assassinés. Encore une fois, l'ambiance est parfaitement transposée et tout au long du livre, le mystère du meurtre se mêle à celui qui entoure la pièce de théâtre, intitulée La Nuit Noire. A l'époque, l’enquête est menée par un duo de jeunes policiers et amis, Jesse Rosenberg et Derek Scott, qui parviennent à appréhender le meurtrier.

Cependant, vingt ans plus tard, une journaliste prénommée Stéphanie Mailer soutient qu'il y a eu erreur et que les deux agents se sont trompés de coupable. Bientôt, la jeune femme disparaît et Jesse Rosenberg décide de se pencher de nouveau sur l'affaire : qu'est-il arrivé à Stéphanie ? Qu'a-t-elle découvert ? Et que s'est-il réellement passé à Orphéa le soir de la représentation de la pièce ?
Autour des deux protagonistes principaux gravit une délicieuse brochette de personnages potentiellement suspects et très crédibles : le nouveau maire d'Orphéa, son épouse, une adolescente paumée, un PDG de chaine, un journaliste, un rédacteur en chef, un libraire, un escroc, un metteur en scène cinglé... Tous participent efficacement à l'épaississement du mystère qui plane au-dessus d'Orphéa depuis cette macabre nuit d'été...


Ce que j'ai aimé dans La disparition de Stéphanie Mailer
Je vous la fais courte, les romans policiers de ce genre, avec un inspecteur désabusé (commandant, commissaire ou superintendant, de toute façon, je n'y comprends rien aux grades) et des cadavres partout, c’est ma came. Donc forcément, j’en lis à la pelle et suis évidemment devenue assez critique. En plus, comme je m’amuse à imaginer les scénarios les plus improbables (parfois en prenant des notes à l'intérieur des couvertures du bouquin, suis tarée, je sais), c’est difficile de me satisfaire.
Et concernant ce livre, je me suis sentie vernie : toutes les ficelles demandées par le genre sont savamment tirées et l'auteur déploie suffisamment de finesse pour nous embarquer dans son intrigue, même dans les situations les plus "cliché" (genre le boss qui sort avec son assistante vénale, on a envie d'y croire).
La narration est dynamique, en partie car elle est déclinée sur le modèle d'un calendrier : "33 jours avant la première du 21ème festival d'Orphéa" ou "Un mois et demi après le quadruple meurtre"... Chaque chapitre nous offre un nouveau point de vue à une époque différente, et un nouvel indice à relier au précédent pour tisser le dénouement, qui surviendra en apothéose le soir de la représentation de La nuit noire, vingt ans plus tard.
De surcroît, les deux enquêtes (celle d'il y a 20 ans et l'actuelle) s'entrecroisent et apportent de l'épaisseur à l'intrigue, ainsi qu'un éclairage sur la personnalité des personnages.
Enfin et surtout, l’enquête est captivante.
Et personnellement, je n'ai pas du tout ressenti que "la littérature restait introuvable au sein de ce roman", au contraire, j'ai apprécié les dialogues efficaces et le style fluide, au service de l'intrigue. En même temps, j'ai des goûts plutôt éclectiques concernant les livres : dans ma bibliothèque, vous pouvez trouver plein d'auteurs romantiques du 19ème (ma passion après le guacamole trempé dans des tortillas Old El Paso), le dernier Stephen King, les Harry Potter... Je m'adapte aisément à des styles totalement différents !


Ce que j'ai moins aimé
C'est étrange mais il y a un chapitre dédié à l'enfance de Jesse Rosenberg (l'un des deux policiers chargés de l’enquête si vous suivez) qui n'a rien à voir avec le style du reste du livre : il y a trop d'ironie, du coup on est surpris et on ne croit pas vraiment aux relations qu'il a entretenu avec ses grands-parents. Mais bon, un chapitre sur 640 pages, ce n'est pas l'eau de la Seine à boire.

Et La disparition de Stéphanie Mailer en bref alors ?
Si vous n'êtes pas une grande adepte (grand adepte si un être doté de chromosomes XY se perd un jour ici par inadvertance), vous allez sans doute vous sentir noyé dans le Cap Horn, nous sommes au cœur d'une enquête policière pure et dure : je prends la voiture pour aller interroger tel suspect, je retourne au bureau voir mes notes, je repars bassiner tel autre suspect... Si par contre, vous aimez les livres policiers, vous en sortirez épanoui !

P.S. : Je vous quitte sous une chaleur écrasante et en parlant de mer idyllique, j'irais bien me baigner à Zanzibar, mais avec une burka, à cause des moustiques : pas envie de me coltiner la dengue !



Pour vous procurer La Disparition de Stéphanie Maïler, c'est par ici
Editions De Fallois, 640 pages - 23 euros